Cher lecteur, chère lectrice, j’ai un dilemme avec le « bon » usage de la langue française qui me dicte la manière avec laquelle je devrais m’adresser à toi… je veux dire à vous.
Une loi ou une règle a pour objectif d’être applicable en tout situation avec justesse. Si cela est vérifiable dans la majorité des cas, c’est une toute autre affaire au cas par cas, mais faire le tour des exceptions relève d’une trop grande complexité. J’ai pourtant l’envie ici de faire une disgression quant à la manière avec laquelle je pourrais m’adresser à vous... je veux dire à toi. Nous avons pratiquement tous déjà fait l’expérience d’un « vous » qui imposait une distance dans la relation et d’un « tu » qui forçait un rapprochement alors que les affinités avec notre interlocuteur faisaient défaut.
Par le passé, j’ai lu un ouvrage destiné aux personnes en quête de mieux être et une écrivaine (auteure de best-seller) s’adressait au lecteur à la deuxième personne du singulier « Ta réaction est légitime… », « Si tu entends parler … », « Tu n’as rien à perdre… », « Je te suggère d’être particulièrement alerte… », « Souviens-toi que l’ego… » * À aucun moment, en tant que lecteur, j’ai eu l’impression que l’on me manquait de respect, ni ne me suis senti forcé dans mon intimité ou déconsidéré dans la valeur de ma personne, bien au contraire. J’ai senti et compris dès les premières lignes que cette femme, qui s’adressait à moi avec ce tutoyement, souhaitait sincèrement transmettre ses connaissances avec une intention bienveillante.
Ce n’est pas donné au premier venu de faire un bon usage de l’utilisation de cette forme de politesse. Le domaine thérapeutique et celui du développement personnel sont un milieu un peu particulier du fait que la nature même du travail est d’aborder ce qui est de l’ordre de l’intime. Ici les faux-semblants et la superficialité n’ont pas leur place, tout comme la distance et la froideur. Dans ces moments de partage, il n’est pas possible de se retrancher derrière un vouvoiement de facade, ni derrière un tutoiement qui sonne creux.
Tout cela pour dire qu’en optant pour la deuxième personne du singulier ce n’est pas par désinvolture, par superficialité ou par manœuvre de séduction commerciale. Il faut un grand travail sur soi, ce qui est le cas de la formation des thérapeutes, pour mesurer avec justesse la qualité du lien hors sphère privée. La réalité est que je mets beaucoup de sérieux dans la proximité, car je mesure d’autant plus l’importance d’être juste dans le choix des mots pour ne pas dire n’importe quoi, n’importe comment.
Voici ma proposition cher lecteur, chère lectrice; asseyons-nous côte à côte le temps de la lecture pour que vous puissiez lorsque je m’adresse à toi, entendre et prendre ce qui t’es utile, puis vous pourrez retourner à vos occupations.
* Cf. Ton corps dit : « Aime-toi » de Lise BOURBEAU Retour Résumé
Copyright © 2017-2024 Ciel sur Terre - All Rights Reserved | Website design & development By Webitou.net