Voici un aperçu (sous forme d’énoncés) des quarante anecdotes qui jalonnent les écrits du livre, servant à illustrer les thèmes abordés.
En caractères gras (17, 27, 29, 35), un avant-goût de quelques anecdotes telles qu’elles figurent dans l’ouvrage.
17. Une dame d’un âge certain à mobilité réduite vivait seule dans son petit studio où elle passait le plus clair de son temps. Elle avait comme occupation favorite les jeux de société, ce qui lui permettait de stimuler sa mémoire et de se cultiver. Seule ombre au tableau, une certaine solitude ! Il y avait non loin de chez elle une maison de quartier qui proposait des activités collectives pour des personnes dans sa situation. Un jour, lors d’une séance de rééducation à la marche, je lui ai proposé d’aller y faire un tour aÌ€ titre d’essai. Elle me dit sur un ton catégorique : « là-bas c’est nul, ça vaut vraiment pas la peine de faire le trajet pour ce qui s’y passe ». À cela je lui ai répondu que c’était bien dommage d’avoir mal vécu cette expérience qui, pourtant, aurait pu être si enrichissante pour elle ! Elle me répondit : « Non non, moi j’y suis pas allée, c’est une amie qui me l’a dit » !
27. L’autre jour, entre deux lignes d’écriture, j’observais une scène entre oiseaux se jouant au bord du lac. Un moineau se jetait joyeusement sur quelques miettes dispersées sur le sol sous le regard envieux d’une mouette. Celle-ci s’empressa de faire un bond de quelques mètres pour le chasser afin de s’approprier avec force ce qui semblait tant le réjouir. Au même instant, le petit volatile, par un tour de passe-passe, se retrouva aÌ€ l’ancienne place de la mouette où se trouvait un plus gros morceau de pain, qu’il prit, puis s’envola.
29. Devant une porte vitrée d’un immeuble, j’aperçois une femme qui, sortant de l’ascenseur, se dirige vers la sortie avec empressement. Elle a les deux mains occupées, l’une par un sac et l’autre par son portable collé à l’oreille. Le bon sens m’engage à lui ouvrir cette porte afin qu’elle puisse sortir dans la foulée. À peine la porte fut-elle entrouverte, que je l’entendis dire sur un ton indigné : « le type était en face et il en avait rien à faire, il faisait même pas attention à moi ». L’amusant était, qu’elle était passée tout droit sans même dire un mot de remerciement ou esquisser un regard attentionné pour le service rendu. Cette femme a très probablement vécu une forme d’injustice ou de déception de la part de l’homme en question, peut-être même que sa colère était justifiée et que l’histoire n’est pas encore réglée. En alimentant intérieurement son émotion, elle en devint prisonnière, pire, elle devint elle-même ce qu’elle reprochait à cet homme. À son tour, elle ne faisait plus attention à son entourage et n’était plus reconnaissante. Quel genre d’attitude, venant des autres, va-t-elle attirer ou confirmer à présent ?
35. Un jour, j’ai demandé à mon fils ce qui l’avait aidé à changer l’un de ses comportements, vu le temps depuis lequel le problème se posait. Il me répondit : « c’est... heu… comme il s’appelle, déjà, tu sais… celui qui est juste à côté, là... ah oui, la conscience ». En répondant de cette façon, il s’est déjà rendu compte qu’il s’agissait de quelque chose de différent de ce qui provenait de ses pensées habituelles. Il semblerait qu’il y aie ce qui provient de notre « moi je » qui croit avoir raison et tout mieux savoir, et ce qui existe au-delà de ce « moi je ». Une dimension qui englobe avec conscience ce que nous sommes avec nos limites et ce que nous pouvons être au-delà de nos limites. Une sorte de conscience supérieure, un regard du point de vue de l’âme.
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